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Santé publique/Public health

Vol. 1 No 4 (2021): MTSI-Revue

Analyses clinico-biologiques et suivis électrocardiographiques de 104 cas de paludisme à Plasmodium falciparum traités au Camp Kosseï de N’Djamena (Tchad)

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.2021.163
Publiée
2021-11-25

Résumé

Objectif. Le but de cette étude était de déterminer s’il existe, comme admis en pratique clinique, une augmentation significative de l’intervalle QT avec l’utilisation de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) contenant de la pipéraquine.

Méthodologie. Une étude rétrospective a été réalisée sur les aspects épidémiologiques, cliniques et biologiques, ainsi que sur le retentissement électrocardiographique du traitement par ces CTA chez les patients pris en charge pour paludisme du 31 août au 3 novembre 2017 au pôle de santé unique (PSU) du Camp Kosseï de N’Djamena que soutient médicalement les Forces armées françaises engagées au Sahel.

Résultats. 104 cas patients consécutifs, traités pour paludisme à Plasmodium falciparum (28,6 ans [0 - 75 ans], 72 % d’hommes), ont été inclus. Ils étaient tous fébriles (38,4 °C [36,6 - 41,5 °C]), asthéniques, et souvent céphalalgiques et arthromyalgiques (58 %). Il n’y a pas de différence biologique notable avant et après traitement (notamment une kaliémie à 3,81 vs 3,91 mmol/l, p=0,154). Les deux CTA utilisées contenant de la pipéraquine n’ont pas augmenté significativement le QTc (415,8 vs 421,4 ms ; p=0,89) et il n’y a pas eu d’événement indésirable notable.

Discussion. L’effectif est majoritairement composé d’hommes tchadiens, ce qui peut biaiser la présentation clinique, car ils sont souvent déjà partiellement immuns. Le suivi médical des militaires français en opérations extérieures, limite les risques de contre-indications à l’utilisation de ces CTA.

Conclusion. Ces résultats sont en faveur d’une bonne tolérance cardiaque de CTA à base de pipéraquine et fait proposer de ne pas réaliser systématiquement un ECG chez les militaires français en opération extérieure lors de leur utilisation.

Clinical-biological analyses and electrocardiographic follow-up of 104 cases of Plasmodium falciparum malaria treated at Camp Kosseï in N'Djamena (Tchad)

Abstract:

Objective. The aim of this study was to assess the commonly accepted potential effects of Artemisinin-based combinaison therapy (ACT) on repolarization and QT.

Method: We realized a retrospective study, evaluating epidemiologic, clinical, biological and electrocardiographic data for patients treated for falciparum malaria, between August 31st and November 3rd, 2017 in the Pôle de santé unique on the Camp Kosseï of N’Djamena.

Results. 104 consecutive patients were included (28,6 years old [0 - 75 years], 72% male). All had fever (38,4°C [36,6 - 41,5°C]), asthenia, and main symptoms were headache and arthromyalgia (58%). No significant difference was noted after treatment concerning biological data (especially kaliemia: 3.81 versus 3.91 mmol/l, p = 0.154). There was no significant increase of QTc (415.8 versus 421.4 ms, p = 0.89) with the two ACT treatment used and no adverse events.

Discussion. Population is essentially composed of Chadian men, often partly immunized, that can modify clinical presentation. French soldiers’ medical follow up in military operations decreases contra-indications of ACT.

Conclusions. this is in favor of a good cardiac tolerance of ACT with piperaquine and it should be proposed not to realize systematic ECG for the French soldiers in external operation when treated with ACT.

Keywords: Malaria, Plasmodium falciparum, Artemisinin-based combination therapy, Piperaquine-artenimol, Piperaquine-dihydroartemisine-trimethoprime, Electrocardiogram, QTc, Camp Kosseï, N’Djamena, Tchad, Saharan Africa