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Santé publique/Public health

Vol. 2 No 1 (2022): MTSI-Revue

Choix de carrière des étudiants en médecine ivoiriens en fin de cursus : facteurs d’influence et aspirations

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v2i1.2022.202
Publiée
2022-02-04

Résumé

Objectif. En Côte d’Ivoire, l’implantation des structures sanitaires pour améliorer l’accessibilité géographique aux soins reste inégale entre milieu rural et urbain. C’est dans ce contexte que l’étudiant en médecine doit se prononcer sur son choix de carrière en tenant également compte de ses préférences personnelles. Le but de notre étude était d’évaluer les aspirations et les facteurs influençant le choix de spécialité des étudiants de la faculté de médecine de l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.

Méthodologie. Les étudiants en médecine inscrits en 6e année ont rempli un questionnaire anonyme auto-administré. Il s’agissait d’un questionnaire au format papier divisé en 3 parties : critères socio-démographiques ; choix de spécialité et facteurs influençant le choix de carrière. Les étudiants étaient invités à évaluer dans quelle mesure ils percevaient chacun des 24 items comme influençant leur choix de carrière au moyen d’une échelle de Likert allant de 1 (aucune influence) à 5 (grande influence). Les facteurs ont été comparés selon le choix de spécialité (médicale ou chirurgicale).

Résultats. Les 3 disciplines de spécialité les plus choisies étaient : la cardiologie (17,9 %), la gynéco-obstétrique (15,7 %) et la pédiatrie (9,6 %). Le désir de passer le concours d’internat était plus fréquent chez les étudiants ayant choisi une spécialité chirurgicale (p = 0,02). Le choix d’une spécialité médicale était plus influencé par le désir d’un travail à temps partiel (p = 0,04). Les étudiants ayant choisi une spécialité médicale étaient plus guidés par l’engagement social que ceux ayant choisi une spécialité chirurgicale (p = 0,04). Par contre, ces derniers étaient plus influencés par le prestige auprès des collègues (p = 0,04) et les résultats immédiats après intervention (p = 0,01).

Conclusion. L’équipement efficient des structures sanitaires pourrait contribuer à une mise en valeur des autres spécialités moins choisies en les rendant plus attractives. Une réorganisation du système avec affectation d’enseignants dans les hôpitaux régionaux avec un minimum d’équipement est indispensable afin de permettre une «décentralisation» du cursus de spécialisation, surtout pour les spécialités chirurgicales.

Quant à l’aspiration au travail à temps partiel, elle peut s’expliquer par le besoin de concilier vie familiale et vie professionnelle, mais aussi par un projet parfois inavoué de développer une activité extra-médicale lucrative en vue de compenser une faible rémunération.

Career choice of Ivorian medical students at the end of curriculum: influencing factors and aspirations

Introduction. The implantation of health structures in Côte d’Ivoire to improve geographical accessibility to care remains unequal between rural and urban areas. The medical student has to decide on his or her career choice in this context, while also taking into account personal preferences. The aim of our study was to evaluate the factors influencing the speciality choice of medical students at the faculty of medicine of Félix Houphouët-Boigny University in Abidjan.

Methodology. Medical students enrolled in the 6th year completed an anonymous self-administered questionnaire. The questionnaire was in paper format and was divided into three parts: socio-demographic criteria; speciality choice; and factors influencing career choice. Students were asked to rate the extent to which they perceived each of the 24 items as influencing their career choice using a Likert scale ranging from 1 (no influence) to 5 (strong influence). The factors were compared according to the speciality choice (medical or surgical).

Results. The 3 most chosen specialties were: cardiology (17.9%), gynaecology-obstetrics (15.7%) and paediatrics (9.6%). The desire to take the internship competition was more frequent among students who chose a surgical speciality (p = 0.02). The choice of a medical speciality was more influenced by the willingness to work part-time (p = 0.04). Students who choose a medical speciality were more guided by social commitment than those who chose a surgical speciality (p = 0.04). In contrast, the latter were more influenced by prestige among colleagues (p = 0.04) and immediate postoperative outcomes (p = 0.01).

Conclusion. The efficient equipment of health structures could contribute to the development of other less chosen specialities by making them more attractive. A reorganisation of the system with the deployment of teachers in regional hospitals with a minimum of equipment is indispensable in order to allow a “decentralization” of the specialization curriculum, especially for the surgical specialties.