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Épidémiologie/Epidemiology

Vol. 3 No 2 (2023): MTSI-Revue

Expériences de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH dans les services de soins au Togo

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v3i2.2023.260
Publiée
2023-04-04

Résumé

Stigmatization of people living with HIV in health care services in Togo

Introduction. The elimination of AIDS as a threat to public health implies comprehensive care for those tested in all health facilities and without discrimination/stigmatization. The aim of this study is to eva-luate the problems of stigmatization and discrimination of people living with HIV (PLHIV) in health care facilities and their implications for access to care for PLHIV.

Methodology. This is a descriptive cross-sectional study in the 6 health regions of Togo targeting people aged 18 years and over, living with HIV. A hybrid sampling method combining a limited chain referral and a sampling based on the mapping of meeting places/activities was used. Data were collected using the digitized version 2.0 of the PLHIV Stigma Index questionnaire.

Results. A total of 1 119 PLHIV with a mean age of 39 years were included. The sex-ratio was 0.5, and 43.4% had known their HIV status for 1 to 4 years. In the last 12 months, the experiences of stigmatiza-tion reported by the PLHIV from health personnel were: gossip (13%), disclosure of status without con-sent (10%) or avoidance of physical contact (2.6%). In terms of reproductive health, 2.1% of respon-dents had been advised not to become fathers/mothers and 1.4% had their access to antiretroviral drugs (ARV) conditioned by the use of a contraceptive method. 28.4% of those on ARV had missed one dose of treatment in the last 12 months for fear that someone would find out they were HIV positive. Also, 39.5% of the respondents who were not on ARV justified this by the fear that health workers would treat them badly or reveal their HIV status without their consent.

Conclusion. In health care settings, this phenomenon of HIV-related stigma is multifaceted and de-serves to be documented so that it can be taken into account in order to improve the quality of ser-vices offered to beneficiary populations.

Stigmatisation des personnes vivant avec le VIH dans les services de soins au Togo

Introduction. L’élimination du sida en tant que menace pour la santé publique implique une prise en charge globale des personnes dépistées dans toutes les structures sanitaires et en dehors de toute discrimination/stigmatisation. Le but de cette étude était d’évaluer les problèmes de stigmatisation et de discrimination des personnes vivant avec le VIH (PvVIH) dans les structures de soins et leurs implications dans l’accès aux soins de ces PvVIH.

Méthodologie. Il s’agit d’une étude transversale menée dans les 6 régions sanitaires du Togo ciblant les personnes âgées de 18 ans et plus, vivant avec le VIH. Un échantillonnage hybride associant un référencement en chaîne limité et un échantillonnage basé sur la cartographie des lieux de rencontre/d’activités a été utilisé. Les données ont été collectées à l’aide du questionnaire digitalisé de la version 2.0 de l’index de stigmatisation des PvVIH.

Résultats. Au total, 1 119 PvVIH d’âge moyen de 39 ans ont été incluses. Le sexe-ratio était de 0,5, et 43,4 % connaissaient leur séropositivité depuis 1 à 4 ans. Au cours des 12 derniers mois les expériences de stigmatisation rapportées par les PvVIH de la part du personnel de soins étaient : les commérages (13 %), la divulgation du statut sans le consentement (10 %), ou le refus de tout contact physique (2,6 %). En matière de santé reproductive, il avait été conseillé à 2,1 % des enquêtés de ne pas devenir père/mère et 1,4 % avaient vu leur accès aux antirétroviraux (ARV) conditionné par l’utilisation d’une méthode contraceptive. Par ailleurs, parmi ceux qui étaient sous ARV, 28,4 % avaient manqué une fois leur dose de traitement au cours des 12 derniers mois par crainte qu’une personne apprenne leur séropositivité. Enfin, 39,5 % des enquêtés qui n’étaient pas sous ARV avaient la crainte que les travailleurs de santé les traitent mal ou révèlent leur séropositivité sans leur consentement.

Conclusion. En milieu de soins, ce phénomène de stigmatisation lié au VIH est protéiforme et mérite d’être documenté afin d’être pris en compte pour améliorer la qualité des offres de services aux populations bénéficiaires.