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Centenaire de la mort de Laveran/Centenary of Laveran's death

Vol. 3 No 1 (2023): MTSI-Revue

Laveran et l’éradication du paludisme en Corse

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v3i1.2023.309
Publiée
2023-02-06

Résumé

Laveran and the eradication of malaria in Corsica

The observation of miasmas and fevers was attested in the region of Biguglia, South of Bastia, in 1499, confirmed during the 17th century. Drainage works on the eastern coast were started in 1770, abandoned during the revolutionary period, restarted under the Second Empire, with few results on the endemic. Thus in 1875, 80% of the inhabitants of the eastern plain were considered on their appearance to suffer malaria. The rural population was miserable, the mortality high. However, it was not possible to distinguish the responsibility of malaria among the other fevers.

In 1899 and following years, A. Laveran was in Corsica. He confirmed the presence of Anopheles in the localities where malaria was present. He encouraged the creation in Bastia in 1902 of the Corsican League against Malaria and he chaired it. The actions of this League were based on the fight against the larvae by chemical destruction, on the use of mosquito nets and on massive and free preventive “quininisation”. A sanitation and development law for Corsica was passed in 1911. Initial results were observed, confirmed by Léger and Arlo (1913) [6]. After WW1, the activities started again, in particular by Sergent and Sergent. An antimalarial application station, subsidized by the Rockefeller Foundation, was created in Bastia in 1925, supported by the laboratory of parasitology of the Faculty of Medicine of Paris. Plasmodium falciparum was predominant, transmitted essentially by Anopheles labranchiae of the maculipennis complex, up to an altitude of 500 m. The role of population displacements, linked to pastoral practices, the absence of stables and therefore of zoonotic deviation of anopheles were underlined.

The liberation of Corsica in October 1943 allowed the installation by the American army of numerous airfields on the eastern plain. An intense local mosquito control by DDT was then carried out, impressing the population. However, malaria prospered on the island with an acme of indices in 1947. From 1948, campaigns of spraying insecticide against adults, chemical control of larvae or use of larvivorous fish, treatment of patients in dispensaries led to very good results. Since 1953, malaria transmission is interrupted in Corsica excepted 30 indigenous cases in 1970-71. Currently, the situation in Corsica of an anophelism without malaria is considered to be under control with a low risk of resumption of a localized transmission.

Laveran et l’éradication du paludisme en Corse

L’observation de miasmes et de fièvres est attestée dans la région de Biguglia, au sud de Bastia, en 1499, confirmée au cours du XVIIe siècle. A partir de 1770, des travaux de drainage sur la côte orientale sont commencés, abandonnés dans la période révolutionnaire, recommencés sous le Second Empire, avec peu de résultats sur l’endémie. En 1875, 80 % des habitants de la plaine orientale sont considérés paludéens sur leur aspect. La population rurale est misérable, la mortalité élevée sans que l’on puisse distinguer la part de responsabilité du paludisme parmi les autres fièvres.

En 1899, A. Laveran confirme la présence d’anophèles dans les localités corses où le paludisme sévit. Il impulse la création à Bastia en 1902 de la Ligue corse contre le paludisme et il la préside. Les actions reposent sur la lutte contre les larves par destruction chimique, l’emploi de moustiquaires et sur la « quininisation » préventive massive et gratuite. Une loi d’assainissement de la Corse est votée en 1911. De premiers résultats sont observés, confirmés par Léger et Arlo (1913) [6]. Reprise des actions à partir de 1920 en particulier par les frères Sergent. Une station d’application antipaludique est créée à Bastia en 1925, avec le soutien du laboratoire de parasitologie de la faculté de Médecine de Paris. Plasmodium falciparum prédomine, transmis essentiellement par Anopheles labranchiae du complexe maculipennis, présent jusqu’à une altitude de 500 m.

La libération de la Corse en octobre 1943 permet à l’armée américaine d’installer de nombreux terrains d’aviation, en particulier sur la plaine orientale. Une intense lutte antimoustique de proximité par DDT est alors réalisée et elle marque les esprits. Cependant, le paludisme prospère sur l’île avec une acmé des indices en 1947. A partir de 1948, des campagnes de pulvérisation d’insecticide contre les adultes, de lutte chimique ou par poissons larvivores contre les larves, le traitement des malades dans les dispensaires aboutissent à des résultats très nets dès 1953. Actuellement, la situation en Corse d’anophèlisme sans paludisme est considérée comme étant sous contrôle avec un faible risque de reprise d’une transmission localisée.