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Microbiologie/Microbiology

Vol. 3 No 2 (2023): MTSI-Revue

Influence de la numération leucocytaire sur la densité parasitaire dans le paludisme simple chez les enfants de 6 à 59 mois au Bénin

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v3i2.2023.321
Publiée
2023-05-31

Résumé

Contexte : Le diagnostic biologique du paludisme est un volet essentiel de la prise en charge du paludisme. La technique de référence du diagnostic est la goutte épaisse associée au calcul de la densité parasitaire (DP). La DP est déterminée sur la base du nombre de parasites comptés dans un champ microscopique par rapport à un nombre donné de leucocytes. Or le nombre de globules blancs chez un patient varie en fonction de l’état physiologique et du contexte clinique. Notre étude avait pour objectif de déterminer l’impact de la numération leucocytaire sur le calcul de la densité parasitaire dans les cas de paludisme simple.

Méthode : L’étude était transversale à visée analytique et s’était déroulée dans 2 hôpitaux du Bénin. Elle a porté sur une population de 476 enfants âgés de 6 à 59 mois. La goutte épaisse et l’hémogramme ont été systématiquement réalisés chez tous les enfants inclus. La densité parasitaire a été calculé selon 3 méthodes en utilisant d’abord un nombre pondéré de 6000/mmde leucocyte recommandé par le programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) du Bénin, puis un nombre de leucocytes à 8000/mm3 recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé et enfin le nombre de leucocytes réels du patient obtenu sur l’hémogramme.

Résultats : A l’issue de notre étude, 313 enfants soit 65,76 % de notre population d’étude avait une GE positive. Le nombre de leucocytes chez ces derniers était en moyenne de 11580/mm3. En utilisant successivement le nombre moyen de 6000 leucocytes/mm3 proposé par le PNLP Bénin et celui de 8000 leucocytes/mm3 proposé par l’OMS, la moyenne des densités parasitaires était respectivement de 47943 et de 63936 trophozoïtes/µL contre 92290 trophozoïtes/µL lorsque le nombre réel de leucocytes des patients était utilisé pour le calcul de la DP. En utilisant une moyenne de 6000 leucocytes/mm3 pour le calcul de la DP, 60% des DP calculées avaient été sous-estimées et 6% étaient surestimées. L’utilisation de la moyenne de 8000 leucocytes/mm3 avait entrainé une sous-estimation de la DP dans 49% des cas et sa surestimation dans 15 % de cas. La différence entre les trois méthodes de calcul a été considérée comme statistiquement significative (p value <0.05).

Conclusion : L’utilisation des coefficients 6000 ou 8000 pour l’estimation de la parasitémie pourrait entrainer une sous-estimation significative de la charge parasitaire.