Aller directement au menu principal Aller directement au contenu principal Aller au pied de page

Centenaire de la mort de Laveran/Centenary of Laveran's death

Vol. 3 No 2 (2023): MTSI-Revue

Le paludisme en 2022 : aspects cliniques et thérapeutiques

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v3i2.2023.378
Publiée
2023-06-05

Résumé

Malaria in 2022: clinical and therapeutic aspects

In 2022 as in 1884, the clinical presentation of uncomplicated malaria is unspecific: fever of variable intensity, continuous or rhythmic, chills, flu syndrome, headache, respiratory and digestive disorders. At any time, it can evolve into a severe form (ex-pernicious attack or cerebral malaria) or even lethal. By reading again Alphonse Laveran’s book on malarial fevers, we realized to what extent the observations made at that time allowed for a methodical and orderly description of the clinical forms of malaria, very close to what we can still observe today. No symptom or sign is pathognomonic of the disease. Only the detection of plasmodia or "malaria microbes" by direct or immuno-chromatographic methods allows for diagnostic confirmation, which is a prerequisite for the implementation of a curative treatment.

Serendipity, synthetic chemistry and traditional medicine are the three methods that led to the discovery and large-scale production of antimalarial drugs. Serendipity for quinine, synthetic chemistry for chloroquine, and research conducted around traditional Chinese medicine for artemisinin and its derivatives. The latter have marked a real revolution in the management of malaria, both in its uncomplicated and severe forms. However, as with other antimalarial drugs, its medium- and long-term efficacy is compromised by the emergence and spread of resistance in malaria parasites, particularly P. falciparum. The control and eradication of malaria therefore require continued research in both prevention and therapy.

The disease so well described by Alphonse Laveran has not yet said its last word…

Le paludisme en 2022 : aspects cliniques et thérapeutiques

En 2022 comme en 1884, la présentation clinique du paludisme non compliqué est aspécifique : fièvre d’intensité variable, continue ou rythmée, frissons, syndrome grippal, céphalées, troubles respiratoires et digestifs. À tout moment, il peut évoluer vers une forme grave (ex-accès pernicieux ou neuropaludisme) voire létale. En relisant le Traité des fièvres palustres d’Alphonse Laveran, nous avons pu réaliser à quel point les observations faites alors ont permis une description méthodique et ordonnée des formes cliniques du paludisme, très proche de ce que nous pouvons, encore actuellement, observer. Aucun symptôme ou signe n’est pathognomonique de la maladie. Seule la mise en évidence des plasmodies ou « microbes du paludisme » par des méthodes directes ou immuno-chromatographiques permet la confirmation diagnostique, préalable à la mise en place d’un traitement curatif.

Sérendipité, chimie de synthèse, médecine traditionnelle, telles sont les trois méthodes qui ont permis la découverte puis la production à large échelle des antipaludiques. Sérendipité pour la quinine, chimie de synthèse pour la chloroquine, recherches menées autour de la médecine traditionnelle chinoise pour l’artémisinine et ses dérivés. Ces derniers ont marqué une véritable révolution dans la prise en charge du paludisme, tant dans ses formes non compliquées que graves. Mais, comme pour les autres antipaludiques, leur efficacité à moyen et long terme est compromise par l’émergence et la diffusion de résistances des plasmodies, notamment P. falciparum. Le contrôle et l’éradication du paludisme nécessitent donc la poursuite de la recherche tant dans le domaine de la prévention que celui de la thérapeutique.

La maladie si bien décrite par Alphonse Laveran n’a pas encore dit son dernier mot...