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Santé mère-enfant/Mother-child health

Vol. 4 No 1 (2024): MTSI-Revue

Complications des mutilations génitales féminines : épidémiologie et prise en charge des cas au Centre hospitalier universitaire (CHU) régional de Ouahigouya, Burkina Faso

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v4i1.2024.463
Publiée
2024-01-04

Résumé

Complications of female genital mutilation: epidemiology and management of cases at Ouahigouya regional teaching hospital, Burkina Faso

Background. Female genital mutilation is still common in Burkina Faso, despite decades of struggle against its practice. The northern region of this country has one of the highest prevalence of this practice at the national level with 76% of women mutilated. The objective of our study was to describe the health complications of female genital mutilation treated in the referral hospital in this region.

Patients and methods. This was a descriptive cross-sectional study with retrospective data collection over a 13-year period, from September 15, 2009 to September 14, 2022. Patients admitted for genital or loco-regional complications related to genital mutilation were included. Mutilated parturients without infibulation, victims of vulvar tears or who had undergone episiotomy were not included.

Results. We recorded 204 patients, representing 3,1% of consultants, and an annual frequency of 15.7 cases. The ages of the victims ranged from 15 months to 31 years. The 15-20 age group was the most represented (49.3%). Victims were more likely to come from urban than rural areas. The main reasons for consultation were vulvar stricture, dyspareunia, impossibility of sexual intercourse, and dysuria. These were medium- and long-term complications of the mutilation. These complications were related to infibulation in 81.8% of cases and to type II mutilation in 18.2%. Surgery accounted for 89.9% of treatments, with drug treatments alone accounting for 10.1%. Deinfibulation was the most common surgical procedure. No clitoral reconstruction was performed. The outcome was favourable in all cases.

Conclusion. There are many local and regional complications of genital mutilation, but fortunately their treatment has a good anatomical prognosis. However, psychological complications remain to be eva-luated and managed in our context. The management of these complications should be an opportunity to raise awareness among the patients’ family circles to abandon the practice.

Complications des mutilations génitales féminines : épidémiologie et prise en charge des cas au Centre hospitalier universitaire (CHU) régional de Ouahigouya, Burkina Faso

Introduction. Les mutilations génitales féminines sont encore fréquentes au Burkina Faso, malgré des décennies de lutte contre leur pratique. La région du Nord de ce pays connaît l’une des plus fortes prévalences de cette pratique sur le plan national. L’objectif de notre étude est de décrire les complications sanitaires des mutilations génitales féminines prises en charge dans l’hôpital de référence de cette région.

Patientes et méthodes. Il s’est agi d’une étude rétrospective des données sur une période de 13 ans, du 15 septembre 2009 au 14 septembre 2022. Les patientes admises pour des complications génitales ou loco-régionales liées aux mutilations génitales ont été incluses. Les parturientes mutilées sans infibulation, victimes de déchirures vulvaires ou ayant bénéficié d’une épisiotomie n’ont pas été incluses.

Résultats. Nous avons dénombré 204 patientes, soit 3,1 % des consultantes. La tranche d’âge de 15 à 20 ans a été la plus représentée (49,3 %), et les âges extrêmes étaient 15 mois et 31 ans. Les principaux motifs de consultation étaient le rétrécissement vulvaire, la dyspareunie, l’impossibilité des rapports sexuels, et la dysurie. Il s’agissait de complications en rapport avec une infibulation dans 81,8 % des cas et avec une mutilation de type II dans 18,2 %. La chirurgie a constitué 89,9 % des traitements et les traitements médicamenteux seuls 10,1 %. Aucune reconstruction du clitoris n’a été réalisée. L’évolution a été favorable dans tous les cas.

Conclusion. Les complications locales et régionales des mutilations génitales sont multiples, mais heureusement leur prise en charge est de bon pronostic sur le plan anatomique. Les complications sur le plan psychologique restent cependant à être évaluées et prises en charge, dans notre contexte. La prise en charge de ces complications devrait être une occasion de sensibilisation de l’entourage pour l’abandon de la pratique.