Les brûlures oculaires : aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs au Centre hospitalier universitaire de Cocody, Côte d’Ivoire

Résumé

Ocular burns: epidemiological, clinical, therapeutic and evolutionary aspects at the Cocody University Hospital, Côte d’Ivoire

Justification. This study describes the socio-demographic characteristics, clinical, therapeutic, and evolutionary aspects of ocular burns to contribute to the improvement of their management.

Method. A retrospective study was conducted in the Ophthalmology Department of the Cocody University Hospital (CHU) in Abidjan, Côte d’Ivoire, from January 1, 2020, to January 31, 2021. It focused on 49 patient records with ocular trauma, including 12 bilateral cases, totaling 61 eyes. For each patient, socio-demographic data, the nature of the traumatic agent, burn etiologies, ocular burn stage, initial and final uncorrected visual acuity of the affected eye, and treatment were collected.

Results. The proportion of ocular burns was 11% out of 436 cases of ocular trauma that consulted in the department. The average age of patients was 27.9 years ± 14.2, ranging from 3 to 60 years, with a male predominance (70%). Students were the most frequent socio-professional category (39%). Work-related accidents were the predominant circumstances, in a third of cases. Chemical agents were the main traumatic agents, in 54% of cases. The average consultation time was 3.5 days ± 7.9, ranging from 1 to 60 days. Stage 1 of the Roper-Hall classification was the most observed stage (51% of cases). Initial visual acuity of the affected eye was less than 1/20 in 28% of cases. Treatment was mainly medical, and a third of treated eyes had a final acuity less than 1/20.

Conclusion. Visual prognosis is influenced by burn stages, etiologies, and consultation time, varying according to social and geographical origins.

Justification. Cette étude décrit les caractéristiques socio-démographiques, les aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs des brûlures oculaires afin de contribuer à l’amélioration de leur prise en charge.

Méthode. Étude rétrospective réalisée dans le service d’ophtalmologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody à Abidjan (Côte d’Ivoire) du 1er janvier 2020 au 31 janvier 2021. Elle a porté sur 49 dossiers de patients victimes de traumatismes oculaires avec 12 cas bilatéraux, soit un total de 61 yeux. Pour chaque patient, les données socio-démographiques, la nature de l’agent traumatisant, les étiologies des brûlures, le stade de brûlure oculaire, l’acuité visuelle de loin sans correction initiale puis finale de l’œil atteint et le traitement ont été recueillis.

Résultats. La part des brûlures oculaires était de 11 % pour 436 cas de traumatismes oculaires ayant consulté dans le service. L’âge moyen des patients était de 27,9 ans ± 14,2 avec des extrêmes de 3 et 60 ans et une prédominance masculine (70 %). Les élèves et étudiants étaient la catégorie socio-professionnelle la plus fréquente (39 %). Les circonstances de survenue étaient dominées par les accidents de travail dans un tiers des cas. Le principal agent traumatisant était chimique, dans 54 % des cas. Le délai moyen de consultation était de 3,5 jours ± 7,9 avec des extrêmes de 1 et 60 jours. Le stade 1 de la classification de Roper-Hall était le stade le plus observé (51 % des cas). L’acuité visuelle initiale de l’œil atteint était inférieure à 1/20 dans 28 % des cas. Le traitement était essentiellement médical. Un tiers des yeux traités avaient une acuité finale inférieure à 1/20.

Conclusion. Le pronostic visuel est conditionné par les stades de brûlure, les étiologies et le délai de consultation, variables selon les origines sociales et géographiques.