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Histoire de la médecine/History of medicine

Vol. 4 No 2 (2024): MTSI-Revue

Un savon pour lutter contre les schistosomoses : une intervention de terrain à reprendre ?

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v4i2.2024.508
Publiée
2024-04-08

Résumé

A soap to fight schistosomiasis: a field intervention worth considering?

An experiment was carried out in 1985-87 against schistosomiasis using products neutralizing the intermediate stages of schistosomes. In the laboratory, it had been shown that lauryl betaines, amphoteric substances, used for children's shampoos, quickly immobilized miracidiums and cercariae. Studies in Niger in field conditions with water laden with organic matter gave similar results. This surfactant can be incorporated into ordinary soaps at a dose of 5% without changing their characteristics. Betaine soaps were put on sale in ordinary commercial channels in Niger then in Côte d’Ivoire, in hyperendemic villages for Schistosoma haematobium. Betaines diffused without external intervention into the water used by populations for washing. The soaps were well accepted by these populations. However, after one year, the results in tested villages compared to control ones were unclear on the dynamics of urinary schistosomiasis in terms of prevalence and oviuria. Anti-schistosome treatment seems necessary at the start of the procedure. The use of soap by populations needed to be measured. In conclusion, this promising laboratory action deserves to be evaluated again in the field, in addition to health education and systematic treatment actions.

Un savon pour lutter contre les schistosomoses : une intervention de terrain à reprendre ?

Une expérience a été menée en 1985-87 contre les schistosomoses par l’utilisation de produits neutralisant les stades intermédiaires des schistosomes. Au laboratoire, il avait été montré que les lauryl-bétaïnes, substances amphotères, utilisées pour les shampoings pour enfants, immobilisaient rapidement miracidiums et cercaires. Des études au Niger dans les conditions de terrain avec des eaux chargées en matières organiques ont donné des résultats similaires. Cet agent de surface peut être incorporé dans des savons ordinaires à la dose de 5 % sans modifier leurs caractéristiques. Des savons bétaïnés ont été mis en vente dans les circuits commerciaux ordinaires au Niger puis en Côte d’Ivoire, dans des villages hyperendémiques pour Schistosoma haematobium. Les bétaïnes ont diffusé dans les eaux utilisées par les populations pour se laver sans intervention extérieure. Ces savons ont été bien acceptés par ces populations. Après un an, le résultat par rapport à des villages témoins est mitigé sur la dynamique de la schistosomose urinaire en termes de prévalence et d’oviurie. Un traitement anti-schistosomes semble nécessaire au début de l’intervention. L’utilisation des savons par les populations est à mesurer. En conclusion, cette action prometteuse en laboratoire mériterait d’être à nouveau évaluée sur le terrain, en complément des actions de sensibilisation et de traitement systématique.