Évaluation du coût du traitement des envenimations par morsure de serpent à l’Hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, Bénin
Résumé
Evaluation of snakebite management cost at Saint Jean de Dieu Hospital in Tanguiéta, Benin
Introduction. Snakebite envenomations are a real public health problem in rural areas of sub-Saharan Africa, especially as the cost of management is often beyond the reach of the victims. The aim of our study was to evaluate the costs of treating snakebite envenomations at the Saint Jean de Dieu hospital in Tanguiéta, northern Benin, in a savannah area.
Methods. This was a descriptive cross-sectional study conducted over a three-month period from May 25 to August 25, 2023. Snakebite patients were followed from admission to hospital discharge. All care-related expenses incurred by patients and/or their families were accounted for on a daily basis.
Results. Fifty-seven patients were included. The median age (interquartile range) of the patients was 27 years (16-40), and the sex ratio was 1.6 (35 males and 22 females). In 81% of cases, the bites were associated with agricultural activities. Approximately 72% of the patients had sought traditional care before coming to the hospital. The median time from bite to admission was 7 hours (2-52) and the median hospital stay was 4 days (2-5). The median cost of care was €168 (154-242). It varied according to the severity of the bite: €31 for a dry bite (26-47); €179 for external bleeding (154-286). The only antivenom used was InoserpTM PAN-AFRICA (Inosan Biopharma). Its average cost was €128 and was the main expense.
Conclusion. The cost of treating snakebite is high and dominated by the cost of antivenom. These economic constraints reinforce the vicious circle of poverty in an already vulnerable population. It is therefore important to find a financing mechanism for this treatment in the most exposed areas.
Évaluation du coût du traitement des envenimations par morsure de serpent à l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, Bénin
Introduction. Les envenimations par morsure de serpent sont un réel problème de santé publique dans les zones rurales d’Afrique subsaharienne, d’autant que le coût des soins de cette pathologie est souvent hors de portée des victimes. L’objectif de notre étude était d’évaluer le coût de la prise en charge des envenimations par morsure de serpent à l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, au Nord Bénin, en zone de savane.
Méthodes. Il s’agissait d’une étude transversale descriptive, s’étalant sur une période de trois mois, allant du 25 mai au 25 août 2023. Le suivi des patients mordus par un serpent a été effectué depuis l’admission jusqu’à la sortie de l’hôpital. Toutes les dépenses liées aux soins assumées par les patients et/ou leurs familles ont été comptabilisées de façon journalière.
Résultats. Cinquante-sept patients ont été inclus. L’âge médian (interquartiles) des patients était de 27 ans (16-40), et le sex-ratio de 1,6 (35 hommes et 22 femmes). Dans 81 % des cas, ces morsures étaient liées aux activités agricoles. Environ 72 % des patients avaient eu recours aux soins traditionnels avant de se rendre à l’hôpital. Le délai médian morsure - admission était de 7 heures (2-52) et la durée médiane de séjour à l’hôpital de 4 jours (2-5). Le coût médian de la prise en charge était de 168 € (154-242). Il variait selon la sévérité de la morsure : 31 € pour une morsure sèche (26-47) ; 179 € en cas de saignement extériorisé (154-286). Le seul antivenin utilisé était l’inoserpTM PAN-AFRICA (Inosan Biopharma). Son coût moyen était de 128 € et constituait la principale dépense.
Conclusion. Le coût du traitement des envenimations par morsure de serpent est élevé et dominé par celui de l’antivenin. Ces contraintes économiques renforcent le cercle vicieux de la pauvreté dans une population déjà précaire. Il est donc important de trouver un mécanisme de financement de ce traitement dans les zones les plus exposées.
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