Origine de la syphilis en Europe : fin d’une controverse ?
Résumé
Origin of Syphilis in Europe: End of a Controversy?
Upon Christopher Columbus's return, an unknown disease was discovered in Barcelona, Spain, in 1493, before appearing in Naples, Italy, in 1494/1495 during a war with France. Initially described among the troops, it quickly spread throughout Europe as the armies withdrew. The question arises whether there is a cause-and-effect relationship with Columbus’s return to Spain or if it is merely a coincidence, as syphilis seems to have been present in Europe before Europeans arrived in the Americas, though it may not have been identified as such. This would explain why it was not clearly recognized by the population or described in the available literature. Recently, archaeological and paleopathological research on human remains from the modern era, supported by genetic data, has clearly established the presence of syphilis in ancient Europe. These findings also suggest that syphilis may not have existed in the Americas during Columbus’s time. However, it seems possible that Columbus’s companions brought back to Europe a non-venereal strain of treponematosis, which could have mutated while adapting to new environmental conditions, increasing its pathogenicity and altering its mode of transmission when transferred to new individuals, possibly prostitutes. In turn, this venereal syphilis strain may have infected the American continent during the Spanish conquests and/or the transatlantic slave trade. This study provides some recent arguments to fuel the controversy.
Origine de la syphilis en Europe : fin d’une controverse ?
Au retour de Christophe Colomb, une maladie inconnue est découverte à Barcelone en Espagne en 1493, avant d’apparaître à Naples en Italie en 1494/1495 lors d’une guerre avec la France. D’abord décrite dans les troupes, elle a rapidement diffusé dans toute l’Europe quand les armées se sont retirées. La question qui se pose est de savoir s’il y a une relation de cause à effet avec le retour de Christophe Colomb en Espagne, ou s’il s’agit d’une simple coïncidence car la syphilis semble avoir été présente en Europe avant l’arrivée des Européens en Amérique, mais elle n’aurait pas été identifiée comme telle. Ceci expliquerait qu’elle n’ait pas été clairement perçue par la population ni décrite dans la littérature disponible. Récemment, des recherches archéologiques et paléopathologiques sur des restes humains de l’époque moderne, appuyées par les données de la génétique, ont clairement établi la présence de la syphilis en Europe dans les temps anciens. Ces données montrent également que la syphilis pourrait ne pas avoir existé dans les Amériques à l’époque colombienne. Il semble cependant possible que les compagnons de Christophe Colomb aient rapporté en Europe une souche non vénérienne de tréponématose qui aurait muté lors de son adaptation aux conditions environnementales nouvelles, augmentant sa pathogénicité et modifiant son mode de transmission lors du transfert sur de nouveaux sujets, peut-être les prostituées. En retour, cette souche de syphilis vénérienne aurait contaminé le continent américain lors des conquêtes espagnoles et/ou la traite des esclaves noirs. Cette étude apporte quelques arguments récents pour nourrir la controverse.
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