Investigation entomologique lors de l’épidémie de chikungunya au Tchad en 2020
Résumé
Entomological investigation during the chikungunya epidemic in Chad in 2020
Objectives. The aim of this study was to identify chikungunya vectors and study their bioecology in order to contribute to the response to the 2020 epidemic in the cities of Abéché and Biltine in eastern Chad.
Materials and Methods. Immature stages of Aedes mosquitoes were collected and epidemic risk indices (Container index, House index and Breteau index) were calculated and compared using the Chi-square test. The collected larvae and nymphs were reared, and the resulting adults were morphologically identified using a dichotomous key. Residual endophilic fauna was sampled by morning insecticide spraying in chambers. Only female mosquitoes were collected.
Results. A total of 2,039 mosquito specimens belonging to three genera were collected: 470 (23%) were identified as Aedes aegypti, 731 Anopheles spp (36%), and 838 Culex spp (41%). Flowerpots were the most common breeding sites (69%), followed by jars/water barrels (17%) and abandoned tires or containers (14%). The risk indices were all well above the epidemic thresholds defined by the WHO. Between the two cities, only the house index showed a significant difference (p=0.004): it was higher in Abéché than in Biltine.
Conclusion. The study identified A. aegypti as a likely vector of chikungunya in both cities. It is important to understand its biting and resting behavior, as well as its sensitivity to different classes of insecticides, in order to organize effective vector control.
Investigation entomologique lors de l’épidémie de chikungunya au Tchad en 2020
Objectifs. Le but de l’enquête était d’identifier les vecteurs de chikungunya et d’étudier leur bioécologie afin de contribuer aux activités de riposte contre l’épidémie de 2020 dans les villes d’Abéché et de Biltine à l’Est du Tchad.
Matériel et méthodes. Les stades immatures des moustiques Aedes ont été collectés et les indices de risque épidémique (indices Récipient, Maison et de Breteau) ont été calculés et comparés par le test du Khi carré. Les larves et nymphes collectées ont été mises en élevage et les adultes qui en sont issus ont été identifiés morphologiquement à l’aide d’une clé dichotomique. La faune résiduelle endophile a été échantillonnée par pulvérisation matinale d’insecticide dans les chambres où seules les femelles étaient collectées.
Résultats. Au total, 2 039 spécimens de moustiques appartenant à trois genres ont été collectés : 470 (23%) ont été identifiés comme Aedes aegypti, 731 Anopheles spp (36%) et 838 Culex spp (41%). Les pots de fleurs étaient les gîtes les plus représentés (69%) suivis des jarres/fûts d’eau (17%) et des pneus/récipients abandonnés (14%). Partout, les indices de risque étaient largement au-dessus des seuils épidémiques définis par l’OMS. Entre les deux villes, seul l’indice Maison a présenté une différence significative (p=0,004) : il était plus élevé à Abéché qu’à Biltine.
Conclusion. L’enquête a permis d’identifier A. aegypti comme vecteur probable de chikungunya présent dans les deux villes. Il importe de chercher à comprendre ses comportements de piqûre et de repos ainsi que sa sensibilité aux différentes classes d’insecticides afin d’organiser une lutte antivectorielle efficace.
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