Délais d’entrée aux soins des personnes vivant avec le VIH dans deux centres de traitement ambulatoire de Libreville, Gabon, entre 2012 et 2020
Résumé
Time of entry into care of people living with HIV in two outpatient treatment centers of Libreville, Gabon, between 2012 and 2020
Introduction. Delays in entry to care are a barrier to immediate initiation of antiretroviral therapy (ART) at diagnosis, as recommended by the World Health Organization. The aim of this study was to determine and compare delays in entry into care and associated factors among people living with HIV (PLHIV) seen at two outpatient treatment centers in Libreville between 2012 and 2020.
Materials and methods. Retrospective study based on PLHIV records collected from January 2012 to March 2020 at the two largest outpatient treatment centers (CTA) in Libreville, that of the Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) and that of Nkembo Hospital. Early entry into care was defined as less than 28 days between diagnosis of HIV infection and first consultation at the CTA. Late entry was defined as more than three months. For analysis, patients were divided into two periods: 2012-2015, when treatment initiation was linked to CD4 count, and 2016-2020, the period when the Test and Treat method was introduced in Gabon.
Results. A total of 979 patients were newly treated in the two CTAs, and the records of 672 individuals could be used. In 48.3% of the cases, HIV infection was diagnosed at a late stage (WHO 3 or 4). The median time to entry into care was 1.2 [IQ: 0-3] months after diagnosis of HIV infection. Between 2016 and 2020, 47% entered care in less than 28 days, compared with 35.7% in 2012-2015 (p < 0.01). The percentage of PLHIV with late entry into care was comparable between the two periods (14.4% vs. 15.9% in 2012-2015; p = 0.62). Factors associated with late entry were WHO stage 3, failure to achieve CD4 count, employment, and pregnancy (p<0.05).
Conclusion. In the era of Test and Treat in Libreville, the delay in seeking care is still long. A better understanding of the associated factors and a decentralized, integrated approach to the management of HIV infection would make it possible to achieve the second pillar of "95-95-95" target in Libreville.
Délais d’entrée aux soins des personnes vivant avec le VIH dans deux centres de traitement ambulatoire de Libreville, Gabon, entre 2012 et 2020
Introduction. Le retard de délai d’entrée aux soins est un obstacle à la mise en route immédiate du traitement antirétroviral (TARV) dès le diagnostic, tel que recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. Cette étude a pour but de déterminer et de comparer les délais d’entrée aux soins et les facteurs associés chez des personnes vivant avec le VIH (PvVIH) vues dans deux centres de traitement ambulatoires de Libreville entre 2012 et 2020.
Matériel et méthodes. Étude rétrospective réalisée à partir des dossiers colligés de PvVIH, de janvier 2012 à mars 2020, au sein des deux plus grands Centres de traitement ambulatoire (CTA) de Libreville, celui du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) et celui de l’hôpital de Nkembo. L’entrée aux soins était définie comme précoce lorsque le délai entre le diagnostic de l’infection à VIH et la première consultation au CTA était de moins de 28 jours. Elle était tardive lorsque ce délai était de plus de trois mois. Pour l’analyse, les patients ont été répartis entre deux périodes : 2012-2015 quand le démarrage du traitement était lié au taux de CD4, et 2016-2020, période au cours de laquelle le Test and Treat a été adopté au Gabon.
Résultats. Au total, 979 patients ont été nouvellement pris en charge dans les deux CTA et les dossiers de 672 personnes ont pu être exploités. Dans 48,3 % des cas, le diagnostic d’infection à VIH était réalisé à un stade tardif (OMS 3 ou 4). Le délai médian d’entrée aux soins était de 1,2 [IQ : 0-3] mois après le diagnostic de l’infection à VIH. Entre 2016 et 2020, 47 % entraient aux soins dans un délai de moins de 28 jours alors que cette proportion était de 35,7 % en 2012-2015 (p < 0,01). Le pourcentage de PvVIH ayant eu une entrée aux soins tardive était comparable entre les deux périodes (14,4 % vs 15,9 % en 2012-2015 ; p = 0,62). Les facteurs associés à un délai tardif étaient le stade OMS 3, la non-réalisation du dosage des CD4, la profession et la grossesse (p<0,05).
Conclusion. Le délai d’entrée aux soins est encore long à l’ère du Test and Treat à Libreville. Une meilleure connaissance des facteurs associés et une approche décentralisée et intégrée de la prise en charge de l’infection à VIH permettraient d’atteindre le 2e pilier des « 95-95-95 » à Libreville.
Articles Complets
Auteurs
© MTSI 2025

Ce travail est disponible sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International .